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Fousseni Diawara joue à Panionos en Grèce. Il a donc un avis éclairé sur l'Olympiakos et le match retour de l'ASSE ce jeudi

>> Vous étiez dans les tribunes du stade Karaiskakis mercredi dernier. Comment avez-vous jugé la prestation stéphanoise?

Les Verts ont fait le match parfait à l’aller. J’ai été impressionné par leur qualité de jeu. Franchement, j’ai rarement vu une équipe jouer aussi bien.

>> À l’inverse, les joueurs de l’Olympiakos, qui avaient l’étiquette de favoris, furent très décevants.

Ils doivent être déçus d’eux-mêmes. Ils ont fait une grosse erreur, celle qui consiste à avoir pris les Verts de haut, à les avoir sous-estimés. Je crois qu’ils se sont vu beaucoup trop beaux. Ils ont pensé que les visiteurs seraient impressionnés par l’atmosphère du stade. Mais l’ambiance qui règne à Geoffroy-Guichard est similaire. Ils ont l’habitude.

>> Qu’est-ce qui a fait la différence?

Ils ne s’attendaient pas à voir en face d’eux une équipe de ce niveau. Dès l’ouverture du score, ils se sont mis à rater beaucoup de passes. En fait, ils ont totalement perdu confiance en eux. J’ai parlé avec certains des joueurs de l’Olympiakos après le match. Ils ont vraiment été scotchés par la qualité de jeu déployée par l’équipe stéphanoise. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient jamais vu ça. Ils ont trouvé le collectif de l’ASSE impressionnant. Des tribunes, j’ai ressenti la même chose. Les Grecs ont voulu les intimider mais les Stéphanois sont restés calmes. Ils s’en sont sortis avec le jeu. Ils ont osé, ils se sont lâchés et ont été récompensés. C’était un match sérieux.

>> Avec deux buts d’avance, que peut craindre l’ASSE?

Les Grecs étaient un peu abattus à la fin de la rencontre mais connaissant leurs mentalités, je suis sûr qu’ils ne vont rien lâcher. Ils ont été vexés d’avoir perdu 3-1 à domicile. D’ailleurs, le public s’est retourné contre eux au bout de dix minutes. Mais attention, ils sont très fiers, ont beaucoup d’orgueil. Ils vont aller à Saint-Étienne pour faire un résultat, pour gagner. L’Olympiakos a fait de la Coupe de l’UEFA l’une de ses priorités.

>> Le club du Pirée s’est incliné ce week-end à Ergotelis (1-0). Sa deuxième défaite en championnat. Faut-il y voir un signe?

Ils ont peut-être pris un coup au moral mais je crois aussi qu’ils ont fait un peu tourner. Pour eux, c’est le match de jeudi qui va être important.

>>Qui faut-il redouter en particulier ?

J’avais remarqué leur milieu gauche, Leto. C’est un très bon joueur. Pour moi, c’est l’élément le plus dangereux. Il était blessé au match aller.

>>Le Brésilien Diogo, qui avait pourtant été présenté comme le danger numéro 1, a été peu en vue à l’aller.

En Grèce, il est redouté par tous les défenseurs. Il se sent forcément en pleine confiance. Les joueurs stéphanois ne le connaissaient pas spécialement. Ça change pas mal de choses. Il a essayé de truquer, de tricher un petit peu mais ça n’a pas marché. Ce ne sont pas les mêmes arbitres qu’en Grèce.

>> Est-ce que cela signifie que l’Olympiakos est protégé en championnat?

Je ne suis pas le seul à le dire, c’est vrai qu’on le ressent. Je ne voulais pas le croire mais une fois que j’ai joué contre eux, j’ai compris. On a pris un carton rouge au bout de cinq minutes, ils ont bénéficié d’un penalty. C’était très sévère. Il y a de quoi se poser des questions. Mais il faut aussi dire la vérité. Les joueurs de l’Olympiakos sont au-dessus au niveau technique, tactique... En Grèce, ils sont supérieurs à tout le monde.

>>Un pronostic pour jeudi?

Je suis sûr qu’on va se qualifier. Geoffroy-Guichard attend ça depuis très longtemps. Des garçons comme Geoffrey (Dernis) ont joué la Ligue des Champions, avec leur expérience, ils peuvent tirer le groupe vers le haut. Je ne pense pas que les Verts aient spécialement à se méfier de l’Olympiakos mais il ne faut pas non plus qu’ils pensent qu’ils sont déjà qualifiés. À eux de bien gérer leur avantage. L’entraîneur va bien les préparer.

Source : le Progrès du 25 février
Thomas Dutang