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Claude Robin : "Je n'ai pas réussi ma mission"

Claude, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous aujourd’hui, plus d’une semaine après l’officialisation de la descente de l’Estac ?
 

Je le prends comme un échec personnel. C’est une mission que je n’ai pas réussie.

Vous avez tout de même quelques circonstances atténuantes…
 

Il faut bien distinguer les choses. A partir du moment où on vous propose une mission et un objectif que vous n’atteignez pas, il y a échec. En acceptant le poste, je ne m’étais pas posé trop de questions.

Aviez-vous pourtant imaginé que vous pouviez échouer ?
 

Oui, je le savais. Mais je savais aussi que je pouvais le faire et réussir à sortir l’équipe de ce mauvais pas. Même si je n’avais pas spécialement à prouver quoi que ce soit.

Que vous a-t-il manqué ?
 

Peu de choses. Ce qui fait mal, c’est d’avoir suscité et donné de l’espoir. Si on perd le premier match à Reims, on est éliminé. Or, nous tenons trois matches : Reims, Dijon que nous gagnons, puis Metz d’où on ramène un nul largement mérité. Là, ça nous donne plus de responsabilité, et aujourd’hui plus de regrets. Dans la conduite de la mission, avec Philippe Pinson, que je ne voudrais pas qu’on oublie car son rôle a été très important, on s’est dit que c’était bien d’avoir débuté de cette manière et que ça nous aidait dans notre entreprise. On n’a pas été bien chanceux, même si ça a bien tourné contre Dijon, logiquement, dans les derniers instants. Je pense que l’échec vient de notre match de Metz. C’est ce jour-là que tout s’effondre. Parce que ce match, on doit le gagner. Tout le monde nous dit que c’est contre Sedan. Non. Car à Saint-Symphorien, on perd en plus un attaquant, Buengo, après seulement quatorze minutes de jeu, une semaine avant de recevoir les Sedanais pour un match capital.

Vous dites que vous avez votre part de responsabilité. Faîtes-vous allusion, par exemple, au fait que, contre Sedan, vous faîtes entrer Lafourcade en toute fin du temps additionnel alors que vous tenez le point du nul et que vous encaissez immédiatement derrière le but qui scelle la défaite et ruine les derniers espoirs?
 

Je vais vous répondre ce que j’ai déjà répondu à cette question que l’on m’a souvent posée depuis : et pourquoi pas ? A ce moment, je joue toujours la gagne et je fais entrer Jérôme pour gagner un bout de temps additionnel supplémentaire (ndlr : à chaque changement de joueur, l’arbitre ajoute 30 secondes de temps additionnel). Après, ce sont les joueurs qui animent le match. Ce qui est dommageable, c’est que Jérôme ait dû attendre un peu trop longtemps avant de pouvoir entrer. Mais c’est anecdotique puisque, avec le point du nul, même en gagnant à Bastia, on ne se serait pas sauvé pour autant. Ce match, j’ai pourtant cru qu’on le gagnerait, surtout quand les Sedanais ont manqué leur balle de 3-0. A 2-2, on a trois actions qui peuvent ensuite nous permettre de prendre l’avantage. En particulier lorsqu’Eloge (Enza-Yamissi) frappe trop vite et croise trop, alors qu’il a tout le temps.

Cela ne vous a pas donné envie de poursuivre ?
 

J’ai toujours dit que je remplissais une mission. Je ne revendique pas quoi que ce soit. J’ai simplement effectué cette mission et j’ai échoué. Je mets toujours mes actes en accord avec mes paroles.

Qu’a-t-il manqué à cette équipe ?
 

J’en ai parlé avec le président mais je ne peux l’exprimer publiquement. J’avais des idées suite à l’état des lieux que j’avais établi. Mais cinq semaines, c’est court. Ça s’est bien passé avec le groupe des joueurs. Mais je n’aurais pas agi avec ce groupe de la même façon si j’en avais eu la responsabilité depuis le début. La stratégie aurait été différente. Il y a des choses que je n’aurais pas laissées passer alors que j’ai dû faire des concessions car il s’agissait de sauver l’essentiel.

Vous réintégrez vos fonctions à la tête du centre de formation avec une mission qui s’étend jusqu’à la post-formation…

Oui, mais, pour moi, ce n’est pas une question d’autorité. Je ne résonne pas en terme de pouvoir. C’était déjà dans les tuyaux avant que je ne prenne l’équipe pro. J’avais présenté un projet incluant la réserve. Il s’agit de préserver la formation à l’intérieur du club. L’entraîneur pro peut changer, mais ça ne doit pas influer sur la formation. C’est une volonté de donner les pleins pouvoirs à l’ensemble du secteur précédant le professionnel. Ce n’est pas une révolution. D’ailleurs, avec Thierry Bocquet, on a fonctionné de cette façon toute la saison. Désormais, les 18 ans et la réserve s’entraîneront au stade de l’Aube.

L’Estac va repartir en National. Sur quoi va-t-elle devoir s’appuyer ?
 

Ce club a des valeurs qu’il doit conserver. Ce n’est pas un échec sportif qui doit les remettre en cause. Il faut penser à repartir de la meilleure des manières, pour remonter la vitrine et réapprovisionner le stock. L’Estac possède suffisamment de matériaux pour rebâtir. Ça ne sera pas simple. Elle sera l’équipe à battre. Car Troyes, ça représente tout de même quelque chose, même écorché. On est à un tournant. La formation dépendra de cette saison à venir. Les garçons qui resteront au club devront être forts dans leur tête, mentalement, et, par-dessus tout, devront absolument avoir l’envie de défendre les couleurs du club. Ce n’est pas parce qu’on a joué à un niveau, qu’on l’a. Parfois, souvent même, on est porté au niveau par d’autres. Certains n’ont pas encore cette maturité, alors qu’ils pensent avoir l’étiquette Ligue 2. On ne pourra pas tout miser sur les jeunes. Quant au recrutement, il vaut mieux souvent aller chercher les meilleurs de l’étage inférieur plutôt que ceux qui évoluent déjà au même niveau. Et surtout des gens qui ont envie de venir jouer à Troyes. Et il y en a beaucoup…


Source : Site Officiel de Troyes

Les statistiques et les pages du site www.anciensverts.com