Né et formé àSaint-Etienne, Loris Néry
y a aussi signé son premier contrat pro. Il aurait pu y faire sa vie de
footballeur, mais les aléas l’ont conduit àValenciennes où il a su rebondir.
Cette semaine, c’est àson tour de nous ouvrir son (petit) carnet de route.
« C’est ma ville natale, làoù j’ai toujours vécu, où j’ai fait toute ma
formation, où j’ai signé mon premier contrat pro, où j’ai débuté en Ligue 1…
C’est tout le début de ma carrière, va-t-on dire. Dès que j’ai été en âge de
jouer au foot, à5-6 ans je crois, j’ai pris une licence àl’ASSE. Après,
vers 10 ou 11 ans, je suis parti àAndrézieux parce que j’avais besoin
d’aller voir ailleurs. L’entraîneur avait fait savoir qu’il ne comptait pas
sur moi. Ensuite, Saint-Etienne m’a rappelé pour que j’évolue sous ses
couleurs en moins de 13 ans. À Andrézieux, j’ai été surclassé deux ans en
moins de 13cci:gaf class="macro" displayname="gaf" name="gaf">,
on évoluait àun très bon niveau, en Honneur régionale, on jouait contre
Saint-Etienne, Lyon… Je n’ai pas perdu mon temps là-bas, au contraire ; ça
m’a aidé àsortir du contexte professionnel. Saint-Etienne, c’est la
meilleure équipe de la région, tu es pratiquement sûr de gagner tous les
matches hormis les derbies contre Lyon.
J’ai toujours voulu devenir professionnel. Depuis le jour où je suis allé
voir un match avec mon père, àGeoffroy-Guichard, du temps d’Aloisio, Alex…
Je n’ai jamais dévié de cette trajectoire. J’ai pratiquement toujours été
surclassé, je faisais six mois dans ma catégorie, puis j’allais au-dessus. À
l’époque, je jouais dans l’axe, c’était autre chose. J’étais tout le temps
capitaine. Ça s’est bien passé jusqu’en CFA où on m’a changé de poste, on
considérait que j’étais trop petit pour que ça passe au haut niveau. Je
n’avais jamais eu de grosse difficulté en défense centrale, j’ai un bon jeu
de tête. Mentalement, j’en ai pris un coup. Je n’avais pas trop de repères
sur le côté, il m’a fallu une petite année pour me familiariser. Au poste de
latéral, je me sentais peut-être un peu moins
important
qu’en charnière centrale. Mais j’ai passé ce cap, j’ai beaucoup travaillé.
Ça m’a permis d’intégrer le groupe pro et de signer mon premier contrat pro.
Mes débuts, je les ai faits en coupe contre Bordeaux, on avait gagné 2-0. En
championnat, ils m’avaient aligné contre Caen (le 23 octobre 2010),
on avait fait match nul (1-1). CeCe sont forcément des souvenirs qui
marquent. »
« Malgré tout, je suis parti, parce que j’avais un différend avec les
dirigeants de Saint-Etienne. J’étais en manque de temps de jeu, et àmon
âge, jouer c’est ce qui prime. Dès lors que Saint-Etienne avait fait le
choix de me mettre en CFA, le mieux, pour moi, c’était de partir. Je voulais
prolonger mon contrat, nous n’étions pas d’accord sur la durée et sur
d’autres petits détails… Ça a été très difficile pour ma famille et moi. Mon
objectif, ça a toujours été de m’imposer dans mon club de cœur, dans ma
ville… À Valenciennes, tout le monde a été très bien avec moi, que ce soit
le président, Pierre Wantiez ou Patrick Cognasse. Ils sont venus me voir
jouer en CFA, ils m’ont dit de ne pas paniquer, qu’ils comptaient sur moi.
Valenciennes, ça ressemble beaucoup àSaint-Etienne, ce sont deux villes
minières, les gens y sont très chaleureux, ils vivent vraiment pour le club.
Ici, j’ai retrouvé du temps de jeu, j’ai pu regoûter àl’équipe de France
espoirs la saison dernière…
Une passe compliquée comme celle qu’on traverse actuellement, j’avais
connu ça comme supporter de Saint-Etienne mais je n’avais encore jamais vécu
ça de l’intérieur. On va tout faire pour remonter la pente, on va
s’accrocher. Avec le changement d’entraîneur, on se retrouve tous sur un
pied d’égalité au sein du groupe, ànous de faire nos preuves sur le
terrain. Ça a redistribué les cartes, et parfois, ce n’est pas plus mal.
C’est par la concurrence qu’on s’en sortira. »