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Mathieu Chabert

Mathieu Chabert, le coach de Béziers qui affronte Brest vendredi (20 h), a connu le pire. Une grave maladie et un destin qui bascule, jusqu'à cette montée avec Béziers. Son club, sa ville.

« Depuis la montée ? C'est un travail permanent. Là, je suis dans le bureau de mon président. Et vous savez, il y a deux ans, je bossais encore à Pôle emploi… » Mathieu Chabert est un homme très occupé. Il ne compte pas les minutes, prend les doubles appels. Il vous bipe en personne avec son 06, ce qui est plutôt singulier dans ce milieu avec la presse. Mais au bout d'un quart d'heure au téléphone, il a fini par lâcher : « Je dois vous laisser, le président m'attend ».

Le coach de l'ASB est là où il devait être. Chez lui, à Béziers, là où il est né il y a 40 ans. Il entraîne le club de sa ville, une rareté. « Je dois être un des seuls coaches français dans ce cas », rigole-t-il. Il n'était pas forcément programmé pour ça, pourtant. Lui, il était gardien, et s'apprêtait à signer pro en 2002, avec Istres. Chabert a 24 ans à l'époque, mais la traditionnelle visite médicale tourne au drame : lors d'une IRM de la colonne vertébrale, une tumeur dans la moelle épinière est décelée. Le début d'un combat, d'une nouvelle vie. Ce sera sur le banc. « Maintenant, j'en profite »,souffle-t-il sans s'épancher sur cette douloureuse période : « J'ai eu un problème, et j'ai basculé de suite vers la carrière d'entraîneur, mais en travaillant à côté, car je n'avais pas un nom pour coacher de suite en Ligue 1 ou en Ligue 2… » Sète, Saint-Chinian notamment. Jamais très loin de Béziers, où il revient faire ses armes avec la réserve. Avant le grand saut, en décembre 2015, à la tête de l'équipe première en National. La montée, la saison dernière ? Il ne faut pas le titiller. Non, Béziers n'a rien volé : « On a été meilleur que Grenoble (3e, et dépassé sur le fil) durant 34 matches, et que 17 autres équipes ! C'est mon plus beau souvenir de sportif. Mais je n'y pense plus maintenant. Moi, je veux rester en Ligue 2, et ce sera mon nouveau plus beau souvenir ». Mathieu Chabert doit faire beaucoup avec peu : 6 millions d'euros de budget (le plus faible de Ligue 2), un seul terrain d'entraînement. Et une pelouse à partager avec le club de rugby de Pro D2 : « Ce n'est pas une excuse, mais ce n'est pas notre stade, on n'y avait jamais joué avant (1). Ce n'est pas notre lieu de vie, ce ne sont pas nos vestiaires, on ne s'entraîne jamais là-bas. Ce n'est pas qu'il y a une mauvaise entente avec le rugby, mais on n'est pas chez nous ! C'est comme si on disait à Brest d'aller jouer à Concarneau ! Mais, finalement, en passant par là, on est encore plus fort, et c'est agréable de participer à la construction de quelque chose. »

 

Source : Ouest-France

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